ALIENS, LE RETOUR

Ellen Ripley est découverte errante dans le cosmos, après cinquante ans de dérive dans la stratosphère. Les autorités lui proposent un marché : ils la réintègrent dans son poste d'officier à condition qu'elle se rende sur la planète Acheron, qui ne répond plus depuis quelques semaines. Sur place, ce n'est plus une créature, mais des milliers qui l'attendent.

 

 

Réalisation : James Cameron

Scénario : James Cameron, Walter Hill et David Giler

Photographie : Adrian Biddle

Musique : James Horner

Durée : 148 minutes

Production : Gale Anne Hurd

Date de sortie : 1986

Genre : Science-fiction musclée

 

 

Sigourney Weaver : Ellen L. Ripley, Michael Biehn : Caporal Hicks, Carrie Henn : Rebecca Jorden, Lance Henriksen : Bishop, Paul Reiser : Burke, Bill Paxton : William Hudson


ALIENS, LE RETOUR est l'antithèse parfaite du long-métrage de RIDLEY SCOTT. Là où le premier opus jouait la carte de la suggestion, de l'unicité de la menace et de la froideur, le film de JAMES CAMERON marque la différence en exhibant son caractère éminemment sentimental et guerrier.

En dépit d'un aspect technique discutable (la photographie d'ADRIAN BIDDLE est loin d'être aussi pointue que celle de DEREK VANLINT ; certaines maquettes n'ont pas passé le test du temps), ce second épisode s'impose comme une réussite totale.

Réactivant le personnage de RIPLEY (SIGOURNEY WEAVER) par le biais d'un procédé éprouvé (l'héroïne condamnée à revivre le même cauchemar pour guérir son trauma), le film fait intelligemment le pont entre le point de départ du premier volet (la planète LV426) et un nouveau massacre situé sur la même planète, désormais habitée par des colons de l'espace : les terraformeurs.

Une manière brillante d'éveiller un fort désir chez le spectateur, impatient de replonger dans un monde effrayant qu'il n'avait fait qu'entrapercevoir jadis.

Grand manitou bourrin, mais particulièrement à son affaire dès qu'il s'agit de faire parler la poudre, James Cameron, tout comme son prédécesseur, maîtrise son sujet à la perfection.

Son bis repetita ne manque pas de souffle. Bien qu'éminemment militariste, la descente aux enfers est filmée avec une telle conviction, une telle démesure et une telle déférence pour son personnage principal qu'elle suscite une franche adhésion dès les premières notes du score belliciste de JAMES HORNER.

Plus encore que par le passé, l'inoubliable Ellen Ripley y déploie une rage que l'on devine extensible à l'infini. Confrontée à une double douleur (la mort de son enfant et son déclassement social), la survivante va devoir affronter, non plus un, mais des centaines de monstres que seules les balles, les flammes et les grenades semblent pouvoir arrêter. Jusqu'à la découverte d'une mère pondeuse perchée en haut de la chaîne alimentaire.
Paré de son plus bel habit de défenseur de la veuve et de l'orphelin(e), Aliens, le retour avance tel un rouleau compresseur imperturbable vers une issue que l'on pressent spectaculaire, palettisant les cadavres de civils, de troufions et d'aliens furibards avec une efficacité dantesque. Seules quelques scènes d'émotion (en plus de (re)devenir mère, Ripley va-t-elle enfin goûter aux joies de l'amour ?) nous permettent de reprendre notre souffle en attendant le prochain éclaboussement d'acide.
Et quand les cabines de biostase se referment, c'est tout fébrile que l'on se décide à recouvrer nos esprits, embués par un divertissement certes moins esthétique et subtil que le précédent, mais tout aussi galvanisant.

À défaut d'être un auteur, James Cameron peut se flatter d'être l'un des nouveaux maîtres de l'entertainment.

 

★★★★☆

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