CAT'S EYE

Un homme qui a décidé d'arrêter de fumer et qui s'inscrit pour cela dans une clinique spécialisée, avec des méthodes spéciales. Un joueur de tennis est contraint pour sauver sa peau de faire le tour d'un immeuble en marchant sur la corniche. Une petite fille est terrorisée par un lutin nocturne. 

 

 

Réalisation : Lewis Teague

Scénario : Stephen King

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Alan Silvestri

Durée : 94 minutes

Production : Dino De Laurentiis, Martha De Laurentiis et Milton Subotsky

Date de sortie : 1985

Genre : Fantastique

 


Drew Barrymore : Amanda, James Woods : Richard Morrison , Alan King : Dr Vinnie Donatti, Kenneth McMillan : Cressner, 

 

CAT'S EYE est l'un des bons représentants d'un sous-genre horrifique très populaire au début des années 80 : le film à sketchs. Comme pour CREEPSHOW (1982, GEORGE A. ROMERO), son scénario est signé Stephen King, écrivain qui ne se prive pas de parsemer le long-métrage de références à son œuvre (les premiers plans dévoilent un Saint-Bernard ensanglanté, clin d'œil évident à son CUJO).

Plus équilibré que ses confrères "à tiroirs", Cat's Eye nous propose trois histoires de qualité égale qui, chacune à leur manière, s'interrogent sur les vicissitudes de notre monde moderne. Le résultat, sans prétention aucune, se révèle franchement cocasse.
Le chat serait-il plus sensé que son ami de toujours l'homme ? Après visionnage du long-métrage de Lewis Teague (LE DIAMANT DU NIL, Cujo), la réponse coule de source. Fil rouge d'une production où la suggestion et l'ironie se sont substituées à la violence et aux jets de sang, la vedette poilue nous convie à trois contes d'inspirations différentes.

La première salve frappe par son humour dévastateur. On ne peut mieux servi par le charisme de JAMES WOODS, épatant dans les vêtements d'un fumeur tombé entre les griffes d'une entreprise anti-tabac aux méthodes radicales - le client n'a pas droit de rechuter sous peine de voir sa petite famille passée par la case torture -, le premier sketch se la joue politiquement incorrect en mettant du poil à gratter dans l'un des piliers de la société de consommation : la cigarette. Aussi nuisible qu'un vrai criminel, le fumeur passe par une série d'épreuves initiatiques dont la brutalité (hilarante scène où la femme du héros saute telle une puce dans une cabine électrifiée) n'a d'égale que la stupidité. Notre chat a donc raison de ne pas s'attarder en ces lieux malfamés peu enclins à recevoir son affection.

Direction le sketch numéro 2. Recueilli par un joueur invétéré (KENNETH MCMILLAN) à la recherche de l'amant de son épouse (ROBERT HAYS), le félin va une nouvelle fois jouer les arbitres dans ce qui s'annonce comme un numéro de haute voltige. Au sens propre comme au figuré. Construit sur un pitch (la traversée périlleuse de la corniche d'un immeuble) qui aurait probablement fait rugir de plaisir ALFRED HITCHCOCK, ce segment se distingue par ses quelques belles sueurs froides (basculera, basculera pas ?) et son dénouement façon arroseur arrosé. Une euphorie modeste, mais roborative. Il n'en faut pas davantage pour nous donner envie de continuer l'aventure.

Ça tombe bien, le troisième tronçon est le plus original du lot. Jusque-là simple spectateur des drames qui se déroulaient sous ses yeux, le chat va enfin devenir partie prenante de l'action. Parti à la rescousse d'une fillette en danger (DREW BARRYMORE), "Général" passe du statut d'indésirable à celui de héros en un claquement de griffe, s'intercalant entre une sorte de lutin diabolique et la gamine. Aux confins du surnaturel, ce dernier volet clôt avec panache une petite série B à laquelle la patine du temps et la pénurie de films du même genre ont fini par conférer une certaine valeur.

Une production à ranger soigneusement aux côtés de Creepshow et BODY BAGS, SACS À CADAVRE (1992, JOHN CARPENTER & TOBE HOOPER).

 

★★★☆☆

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