Seule survivante d'un carnage sur une planète lointaine, Ripley s'échoue sur Fiorina 161, planète oubliée de l'univers. Une communauté d'une vingtaine d'hommes y vit. Violeurs, assassins, infanticides, ce sont les plus dangereux détenus de droits communs de l'univers.
Réalisation : David Fincher
Scénario : David Giler, Walter Hill et Larry Ferguson
Photographie : Alex Thomson
Musique : Elliot Goldenthal
Durée : 110 minutes
Production : Gordon Carroll, David Giler et Walter Hill
Date de sortie : 1992
Genre : Science-fiction
Sigourney Weaver : Ellen L. Ripley, Charles S. Dutton : Dillon, Charles Dance : Jonathan Clemens, Paul McGann : Golic
Enfanté dans la douleur, charcuté dans son montage, renié par DAVID FINCHER en personne, simple pion d'un projet dont les multiples réécritures de
scripts en cours de tournage ont fini par avoir raison de son implication artistique, ALIEN 3 est une œuvre maudite qui constitue la première erreur de parcours d'une série peu
habituée aux échecs.
Néanmoins, au-delà des longueurs et des approximations techniques, en grand nombre, force est de saluer le particularisme d'une production à laquelle il faut
reconnaître un mérite : celui de ne pas chercher à capitaliser à tout prix sur le succès de ses aînés. Plutôt que de poursuivre dans une voie spectaculaire à la JAMES CAMERON -
option qui aurait été la plus évidente au regard des résultats pécuniaires d'ALIENS, LE RETOUR -, le film préfère revenir aux sources de la saga : le
huis clos étouffant.
Cela suffit-il à faire de ce troisième opus l'héritier du classique de RIDLEY SCOTT ?
Non, certainement pas.
Plus poisseux, plus ambigu et surtout moins esthétisant dans son approche de la violence, le long-métrage surfe sur un postulat de base d'une noirceur intégrale. Abandonnée par les siens (les survivants NEWT, HICKS et BISHOP ont été réduits en poussière au cours de la biostase), confrontée à un monde carcéral en proie à la misère et à l'évangélisation, RIPLEY entame sa mue désenchantée, mettant le premier pied dans ce qui sera sa future nature - état hybride qui sera exploité par le nihiliste ALIEN, LA RÉSURECTION.
Intéressant quand il s’attelle à décrire un microcosme en rupture de ban, le film peine en revanche à captiver lorsqu'il se livre au petit jeu déjà fort balisé du
survival.
Handicapé par des trucages datés (les incrustations et les effets numériques ne rendent pas hommage au charisme inné de la créature ; les plans subjectifs trahissent
un manque d'inspiration évident), Alien 3 se montre incapable de créer le même stress que jadis. Condamnée à faire exploser le "compteur de morts", la chasse à l'homme finit par révéler son
impuissance quasi chronique, hésitant entre idées rabâchées et coups d'éclat gores censés faire office de matrice cauchemardesque. Jusqu'à l'avènement d'un deus ex machina que l'on n'attendait
plus à ce stade de la projection.
S'achevant sur une dernière bobine fulgurante, Alien 3 recouvre brutalement le chemin de l'inspiration, repoussant ses propres limites au gré d'un subterfuge final
auquel l'interprétation lumineuse de SIGOURNEY WEAVER (Ripley, plus asexuée que jamais sous son crâne rasé) finit par conférer une émotion incandescente.
On aurait aimé que le film tout entier soit à la hauteur de ce fantastique maelström de passion, mais malheureusement, pris en tant que tout uni et indivisible, il ne dépasse jamais le cadre du
succédané abâtardi par de nombreux compromis artistiques.
Après deux chefs-d'œuvre, la franchise vient pour la première fois de buter sur l'écueil de l'imperfection.
★★☆☆☆
* Images trouvées sur le net
Écrire commentaire