À L'INTÉRIEUR

Sarah, jeune femme enceinte dont le mari vient de décéder dans un accident de voiture, est persécutée par une fille hystérique convaincue que le bébé qu'elle porte est le sien.

 

 

Réalisation : Alexandre Bustillo et Julien Maury

Scénario : Alexandre Bustillo

Photographie : Laurent Barès

Musique : François-Eudes Chanfrault

Durée : 83 minutes

Production : Priscilla Bertin, Vérane Frédiani, Rodolphe Guglielmi, Frederic Ovcaric, Teddy Percherancier, Franck Ribière 

Date de sortie : 2007

Genre : Navet hystérique

 

 

Alysson Paradis : Sarah, Béatrice Dalle : la femme, Nathalie Roussel : Louise

 

Avec À L’INTÉRIEUR, le cinéma d'horreur français vient de repousser ses propres limites. Désormais, tout sera du domaine du possible. Même le pire. Surtout le pire. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de bêtise ? Pourquoi tant de gesticulations infantiles ? Pourquoi tant de rires gênés ? On aura beau dire, mais rien ne nous avait préparés à un tel choc.

Pourtant, les choses se présentaient plutôt décemment.

Les premiers instants (un accident de voiture brutal annonce d'entrée de jeu la couleur, le rouge donc) sont même mystérieux à souhait et riches de promesses. Hélas, telle une peau de chagrin, le long-métrage n'en finit plus de se dessécher au fur et à mesure que les minutes s'égrènent. Hormis le gore, point de salut. Exception faite du cabotinage, point de raison d'être.

À défaut de suspense (parti en fumée au moment où "la femme" - BÉATRICE DALLE, criarde et inexpressive - pénètre dans la villa) et de scénario, il faudra donc s'en tenir à un spectacle dont les multiples giclées de plasma n'ont d'égal que la consternation qu'ils entraînent.

Bichonnés jusqu'au délire, les jeux de massacre s'enchaînent à fond de train, chaque nouvelle meurtrissure, chaque nouvelle amputation, chaque nouvelle cicatrice, chaque nouvelle trépanation s'accompagnant de trucages et de bruitages tous plus tonitruants et triviaux les uns que les autres. La déflagration est telle que même le mythique label "grand guignol" paraît insuffisant pour décrire la pantalonnade ultra-violente qui se déroule sous nos yeux, une pantalonnade gratuite, exterminatrice et bêtifiante jusqu'à un point de non-retour.

Car au-delà des cadavres ambulants (hilarante scène où un flic se réveille les deux yeux crevés et se met bille en tête de réduire en purée tout ce qui s'agite devant lui), des repeinturages de murs de salle de bain (domaine dans lequel excelle notre héroïne, incarnée par l'antipathique ALYSSON PARADIS) et des lacérations de brioche se pose une question des plus gênantes : à quoi sert À l'Intérieur ?

À renflouer les caisses des abattoirs de Paris ?

À éclabousser la tenue des forces de l'ordre, d'une incompétence quasi chronique ?

À exploiter avec démagogie les émeutes banlieusardes françaises de la fin 2005, simple "amusement de gosses " selon les dires de l'héroïne, véritable stéréotype du pseudo-progressisme à la française dans ce qu'il peut avoir de plus énervant ?

Devant tant de régression intellectuelle, de souillures corporelles et de maladresses de style (non contents de ne jamais utiliser l'espace convenablement, les réalisateurs accouchent de jump cuts qui feraient passer ceux de l'exécrable À BOUT DE SOUFFLE pour une vaste plaisanterie), la meilleure chose à faire est encore de prendre une douche pour tenter de retrouver sa dignité d'être humain.

 

☆☆☆☆☆

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Commentaires: 2
  • #1

    PsychoseDeLecran (samedi, 31 mai 2014 21:55)

    Plutôt étonné de ta critique.

    J'ai vraiment apprécié cet effort français, bien qu'il soit certes imparfait (je te rejoins sur un scénario finalement étriqué et la scène avec le flic, complètement incompréhensible).

    Reste que j'ai trouvé que c'était une belle boucherie et que la gestion de l'espace et de la tension était plutôt réussie. Considérant le synopsis de départ, plutôt limité, ce fut une belle surprise.

  • #2

    allan (dimanche, 25 octobre 2015 23:46)

    Quelle critique ! Je suis surpris. I l est pas vilain ce film, il est même déroutant. C'est vrai que certaines scènes sont incompréhensibles (le flic ?? wtf ??) mais j'ai trouvé le résultat osé, et réussi. J'ai une critique complète sur mon site