CHRONIQUES DE TCHERNOBYL

Six jeunes vacanciers engagent un guide pour une «expérience extrême». Ignorant les mises en garde, l'homme les conduit dans la ville de Pripyat, toute proche de Tchernobyl.. 

 

 

Réalisation : Bradley Parker

Scénario : Oren Peli, Carey Van Dyke et Shane Van Dyke

Photographie : Morten Søborg

Musique : Diego Stocco

Durée : 85 minutes

Production : Oren Peli et Brian Witten

Date de sortie : 2012

Genre : Horreur opportuniste

 

 

Jesse McCartney : Chris, Jonathan Sadowski : Paul, Olivia Dudley : Natalie, Ingrid Bolsø Berdal : Zoe, Nathan Phillips : Michael

 

Le producteur-réalisateur-scénariste OREN PELI n'a décidément pas une once de talent. Parlez-lui d'esprit frappeur et il va vous tricoter le film surnaturel le plus lénifiant de sa génération, PARANORMAL ACTIVITY. Soufflez-lui l'idée d'esquisser un canevas s'inspirant de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl et il va accoucher d'un concept fumeux dont les déflagrations seront inversement proportionnelles à celles du vrai désastre d'avril 1986. Assurément, le cadre atypique du long-métrage (Pripyat, ville russe dont le destin tragique est comparable à celui de feu Pompéi) méritait un traitement moins convenu et plus énergique que celui animant ce film d'horreur.
Autant de réacteurs à disposition et aucun moyen de propulsion pour décoller du plancher des vaches : notre copain n'a vraiment pas de bol. Incapable de recycler des clichés sucés jusqu'à l'os (soit un énième démarquage de la construction dramatique de REC), CHRONIQUES DE TCHERNOBYL échoue à donner un minimum d'étoffe à une histoire aussi balisée que le chemin caillouteux du PETIT POUCET, et ce, en dépit d'un décor réfrigérant reconstitué à la perfection - les immeubles-dortoirs et la Grande roue de Pripyat dégagent une tristesse insondable qui vient nous rappeler à quel point l'accident nucléaire de Tchernobyl a laissé des traces indélébiles derrière lui. Malheureusement, il faudrait plus que quelques décors en putréfaction pour nous donner envie de nous intéresser aux déambulations d'une poignée de jeunes pris dans une trappe à touristes verrouillée à double tour.

À partir du moment où la porte radioactive se referme sur eux (situation née d'un impondérable confirmant la vétusté des automobiles russes), une pluie de banalités s'abat sur la pellicule, secouée par une profusion d'apparitions fantomatiques plus ou moins réalistes censées faire office de plat de résistance.

Impuissant à tirer parti de son environnement poisseux et de ses acteurs, eux aussi mis en jachère, le réalisateur BRADLEY PARKER adopte le même profil bas que le scénariste, privilégiant une approche formelle d'où les surprises et la transgression sont soigneusement exclues... un comble au regard des possibilités déviationnistes offertes par le pitch.

Inutile de chercher une idée de mise en scène ou de scénario, cet énième jeu du chat et de la souris ne nous communique qu'une seule fringale : celle d'être évacué. Mais pas pour des raisons d'ordre émotionnel.
Les démons de Tchernobyl auraient mieux fait de rester dans leur enceinte de confinement.

 

★☆☆☆☆

Écrire commentaire

Commentaires: 0