LA CABANE DANS LES BOIS

Cinq amis partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n'ont aucune idée du cauchemar qui les y attend.

 

 

Réalisation : Drew Goddard

Scénario : Drew Goddard et Joss Whedon

Photographie : Peter Deming

Musique : David Julyan

Durée : 95 minutes

Production : Joss Whedon

Date de sortie : 2012

Genre : Horreur

 

 

Kristen Connolly : Dana Polk, Chris Hemsworth : Curt Vaughan, Fran Kranz : Marty Mikalski, Jesse Williams : Holden McCrea, Anna Hutchison : Jules Louden, Richard Jenkins : Gary Sitterson, Sigourney Weaver : la directrice

 

 

Tordre le cou aux idées reçues et à la complaisance tout en donnant aux foules ce qu'elles sont venues chercher (ce doux sentiment que l'on appelle communément peur) est un exercice délicat que peu de films ont su réussir. Encore plus ces derniers temps.
Vilain petit canard d'un genre de plus en plus sacrifié sur l'autel de la bêtise, LA CABANE DANS LES BOIS adopte un style qui, une fois n'est pas coutume, fait confiance à l'intelligence du spectateur, témoin privilégié d'un film qui se fait une joie, un devoir même, de repousser les frontières du genre horrifique.
Rien ne se passe donc comme prévu durant les 90 minutes de la projection. C'est assurément le plus beau compliment qu'on pouvait adresser au film.
Cela suffit-il pour autant à faire de La Cabane dans les bois une expérience ultime ? Non, malheureusement. Aussi barré, voire improbable soit-il (révéler le fin mot de l'histoire serait un pur sacrilège), le long-métrage de DREW GODDARD fonctionne telle la fameuse attraction des montagnes russes, alternant descentes grisantes vers l'inconnu (le nœud de l'intrigue se dévoile au gré d'indices disséminés de-ci de-là) et remontées plus inégales où le spectateur se sent un peu gêné d'assister à un spectacle presque trop didactique pour convaincre complètement. En clair, les scénaristes ont un peu trop tendance à afficher leur volonté de bien faire et leur intelligence, deux caractéristiques qui apparaissent trop souvent en filigrane.

Malgré sa légère propension à l'arrogance, la production peut néanmoins se vanter d'avoir plus d'une flèche à son arc pour nous surprendre, sa capacité à amalgamer des œuvres diverses et variées (MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE, VENDREDI 13, CUBE, THE TRUMAN SHOW, EVIL DEAD et RING comptent parmi ses influences) débouchant sur un résultat parfois explosif.
Parfois seulement. Car si le divertissement (raisonnablement gore) s'accompagne d'une condamnation sans appel du cynisme humain, il montre aussi ses limites dans les dernières bobines, aux confins du ridicule à force de surenchère dans l'effet de surprise et la transgression à tout prix. En dépit de ces menus défauts, les auteurs ont réussi leur mission : enfanter un OVNI qui ne ressemble à rien de connu.
Rien que pour ça, il mérite bien un petit détour.

 

★★★☆☆

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Commentaires: 1
  • #1

    Nalla (dimanche, 25 octobre 2015 23:55)

    le film d'horreur n'est pas mort et peut encore surprendre son public. Dix ans après Buffy, Jess Whedon revient derrière la caméra pour co-réaliser une petite pépite du cinéma d'épouvante. L'histoire raconte les mésaventures d'un groupe d'ados partis dans une cabane au milieu des bois, véritable archétype du film du genre (la blonde idiote, l'intello, le beau gosse, le drogué) et scénario volontairement pompeux (Evil dead en est l'exemple), bref, on le savait, on pensait tout connaitre mais... Classique ? Oui, à première vue. Le film va de rebondissements en rebondissements. On passe du rire aux sursauts, de l'horreur à l'humour, tout ça en une heure et quarante neuf minutes. Une idée ambitieuse qui fonctionne parfaitement. Le réalisateur arrive à sortir un film d'horreur classique, tout en y détruisant les codes et à leur rendre hommage, à sa façon, Avec "la Cabane dans les bois", il peut aussi bien séduire le public habitué au cinéma d'horreur/épouvante que les spectateurs qui en ont marre. Dans tous les cas, le film surprendra son monde, les blasés, les fidèles et même les amateurs !