CAPRICORN ONE

Vers la fin des années 1970, la première mission habitée vers Mars est prête sur le pas de tir. Mais lorsque la NASA découvre que les systèmes de support de vie rendent la mission impossible, ils préfèrent simuler une mission martienne réussie plutôt que d'avorter le projet.

 

 

Réalisation : Peter Hyams

Scénario : Peter Hyams

Photographie : Bill Butler

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 123 minutes

Production : Paul Lazarus III et Michael I. Rachmil

Date de sortie : 1978

Genre : Science-fiction complotiste

 

 

Elliott Gould : Robert Caulfield, James Brolin : Commandant Charles Brubaker, Sam Waterston : Lieutenant Colonel Peter Willis, O. J. Simpson : Commandant John Walker, Hal Holbrook : Dr. James Kelloway, Karen Black : Julie Drinkwater, Telly Savalas : le pilote du Kaydet d'épendage

 

L'homme a-t-il réellement marché sur la Lune ?
Telle est la question qui nous taraude l'esprit à la fin de CAPRICORN ONE, film nous invitant à reconsidérer l'un des plus grands évènements de la conquête spatiale. Fermement résolu à désacraliser la date ô combien emblématique du 21 juillet 1969, le réalisateur-scénariste PETER HYAMS (2010 : L'ANNÉE DU PREMIER CONTACT, LE SEUL TÉMOIN, TIMECOP) trousse un brûlot qui n'épargne personne. Ni la NASA, ni l'armée, ni les politiques, tous peu ou prou gangrenés de l'intérieur.
La théorie du complot en ressort donc fortifiée et à bien des égards légitimée, le scénario se chargeant de démontrer par A+B la manière dont un tel subterfuge aurait pu ou pourrait être mené sans éveiller le moindre soupçon... ou presque. En l'occurrence, c'est justement le presque qui nous intéresse. Car si les foules du monde entier et la majeure partie des ingénieurs de la NASA vont logiquement se faire avoir par la fumisterie (à leur décharge, il faut bien avouer que la reconstitution en plateau de la planète Mars ne manque pas de crédibilité, et ce, malgré des moyens assez sommaires), deux "vilains petits canards" (un technicien et un reporter) vont très vite s'imposer comme les seules personnes capables de faire cesser ce mirage collectif.

Mais comment mettre au grand jour une machination impliquant les plus hauts fonctionnaires de l'État ?

Scindé en deux segments assez contrastés (à la première partie austère sur la pseudo-planète Mars succède une longue et rude transition dans le désert aux confins du survival), Capricon One, en plus de jouer à l'iconoclaste de service, peut se prévaloir d'un talent d'entertainer incontestable. L'effervescence provoquée par cette intrusion dans les arcanes américains n'a d'égale que le plaisir d'assister à un thriller maîtrisant à merveille tous les tenants et aboutissants d'une histoire à tiroirs qui n'en finit plus de repousser ses limites. Quitte à en faire parfois un peu trop. À l'image de la course-poursuite spectaculaire en biplan (bolide piloté par un TELLY SAVALAS galvanisé), on a par instants le sentiment que le film tend à se disperser dans ses dernières bobines, assez éloignées du sérieux des prémices.

Néanmoins, rien ne saurait nous faire oublier l'excellente tenue du casting (ELLIOTT GOULD est savoureux dans la peau d'un journaliste opiniâtre ; JAMES BROLIN force l'admiration en cosmonaute contraint de mentir à sa famille) et la force d'un concept égratignant les institutions du pays de l'Oncle Sam avec un culot sidérant.
La théorie du complot spatial a donc trouvé un allié d'envergure avec ce petit classique de (fausse) science-fiction.

 

★★★☆☆

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