INTRUDER

Dans un supermarché, les membres d'une équipe de nuit tentent d'échapper aux griffes d'un tueur sanguinaire. 

 

 

Réalisation : Scott Spiegel

Scénario : Scott Spiegel

Photographie : Fernando Argüelles

Musique : Basil Poledouris

Durée : 89 minutes (version uncut)

Production : Lawrence Bender

Date de sortie : 1989

Genre : Slasher gore

 

 

Elizabeth Cox : Jennifer Ross, Renée Estevez : Linda, Dan Hicks : Bill Roberts, David Byrnes : Craig Peterson, Sam Raimi : Randy, Eugene Robert Glazer : Danny, Billy Marti : Dave, Burr Steers : Bub, Craig Stark : Tim, Alvy Moore : Officier Dalton, Tom Lester : Officier Mathews, Emil Sitka: Mr. Abernathy, Bruce Campbell : Officier Howard

 

INTRUDER est l'un des slashers les plus violents de sa génération. Mais avant de goûter à ce déchaînement de barbarie, il va falloir passer par une introduction assez longue (comptez une quarantaine de minutes avant que l'action ne démarre réellement), introduction nous faisant pénétrer dans un lieu familier pour le consommateur que nous sommes : un supermarché. Disséquant le dernier jour de travail d'une équipe sur le point d'être licenciée, le long-métrage de SCOTT SPIEGEL passe en revue les habitudes mécaniques, les coups de blues, les crises de rires et les petites frayeurs des employés avec autant d'amusement que de compassion.

Pourtant, derrière la façade bon enfant se profile un danger que la caméra va intégrer à l'action avec de plus en plus d'insistance. D'abord par le biais d'un client indésirable venu semer le souk dans la supérette. Ensuite par l'entremise de plans subjectifs nous plaçant dans la peau d'une présence furetant dans tous les coins et recoins du magasin... avec un projet que l'on devine pour le moins funeste. Enfin à grand renfort d'homicides ultra-sanglants. Cette dernière étape constitue d'ailleurs le nerf d'Intruder, film qui se plait à repousser les bornes de la cruauté avec moult exemples concrets. Écrabouillement douloureusement réaliste sous une presse à cartons, pendaison via un crochet de boucherie, découpage minutieux par scie mécanique (avec, à la clé, une tête soigneusement scindée en deux parties égales), sans oublier une belle collection de membres humains répartis de-ci de-là dans les rayons du supermarché : le long-métrage de Scott Spiegel donne assurément dans le gore craspec.

Si l'on regarde d'un œil curieux les exploits de ce psychopathe d'un nouveau type (dont il nous appartient comme de coutume de découvrir l'identité), ce serait mentir que de prétendre qu'Intruder nous amène sur les sommets de l'excitation. Bien qu'assez tendu et plutôt sympathique dans son approche décomplexée du genre, le film peine à dépasser le cadre étriqué de la série B potache. On aurait aimé que les personnages soient un peu plus fouillés - seul le tueur adopte un profil psychologique digne d'intérêt. On aurait souhaité que le jeu des comédiens (SAM RAIMI, vieil ami de Scott Spiegel, se fend d'un rôle purement fonctionnel, tout comme son acteur fétiche BRUCE CAMPBELL) soit un peu moins référentiel et un peu plus intense. Enfin, on aurait apprécié que la dernière partie se montre un peu moins longuette, le traditionnel face-à-face entre le ou la survivant(e) et le serial-killer jouant les prolongations au-delà des limites raisonnables, et ce, malgré quelques jolies parties de cache-cache macabres.

S'il est très loin d'égaler les classiques dont il s'inspire (HALLOWEEN, LA NUIT DES MASQUES en premier lieu), ce slasher dégénéré mérite toutefois un bon coup d'œil, lequel ne manquera pas de se délecter d'effets gores comptant parmi les plus impressionnants du genre. Pour ce faire, il faudra bien évidemment privilégier la version "Unrated director's cut" (disponible en DVD zone 2 depuis avril 2012), la seule rendant justice au travail remarquable de la société de maquillage KNB.

 

* Images trouvées sur le net

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