HALLOWEEN 4 : LE RETOUR DE MICHAEL MYERS

Michael Myers est transféré dans un hôpital normal après avoir passé dix années dans un hôpital psychiatrique. Le docteur Sam Loomis, persuadé que son ancien patient va enfin pouvoir reprendre ses meurtres, se lance à sa poursuite.

 

 

Réalisation : Dwight H. Little

Scénario : Danny Lipsius, Alan B. McElroy, Larry Rattner et Benjamin Ruffner

Photographie : Peter Lyons Collister

Musique : Alan Howarth

Durée : 85 minutes

Production : Moustapha Akkad et Paul Freeman

Date de sortie : 1988

Genre : Slasher

 

 

Donald Pleasence : Sam Loomis, George P. Wilbur : Michael Myers, Danielle Harris : Jamie Lloyd Carruthers, Ellie Cornell : Rachel Carruthers, Beau Starr : Shérif Ben Meeker

 

Il paraissait inconcevable qu'une légende de la trempe de MICHAEL MYERS soit maintenue dans le coma depuis sept longues années. Après tout, la concurrence de l'époque (JASON et FREDDY pour citer les petits camarades les plus influents du slasher) ne venait-elle pas de démontrer qu'un boogeyman pouvait avoir autant de vies qu'un chat ?
Le come-back tant attendu se
matérialisera finalement en l'an de grâce 1988.
Ressuscité par le biais d'un procédé pour le moins primaire (il s'est tout simplement remis des blessures qui auraient logiquement dû lui coûter la vie), le tueur aux 14 victimes
signait enfin son grand retour dans les salles obscures, bien décidé à reconquérir son trône de prince de l'horreur.

Plus ubiquiste, imprévisible et sournois que jamais, l'imperturbable psychopathe va encore une fois dévoiler des trésors d'intelligence pour parachever l'œuvre de son existence : l'élimination physique du dernier membre de sa famille. En l'occurrence, JAMIE LLOYD, alias la fille de feu LAURIE STRODE - disparue dans un tragique accident de voiture comme nous l'apprend le scénario au tout début.

Jamie Lloyd, c'est DANIELLE HARRIS, jeune actrice déployant une palette d'émotions assez stupéfiante. Héritière spirituelle d'une JAMIE LEE CURTIS (la Jamie qui nous avait touchés de plein fouet dans HALLOWEEN, LA NUIT DES MASQUES pas celle qui avait enclenché le pilote automatique avec HALLOWEEN 2), la comédienne en culottes courtes est la vraie carte maîtresse du long-métrage. On n'est pas près d'oublier son visage d'ange. Ni son regard rempli de terreur. Apportant à la projection le même supplément d'âme que sa prédécesseure, Danielle Harris constitue un contrepoids idéal à la brutalité que se plait à instaurer la production.

Car HALLOWEEN 4 : LE RETOUR DE MICHAEL MYERS est avant tout un pur slasher, un slasher passant en revue toutes les possibilités offertes par le genre sans toutefois trop tirer sur la corde des clichés. Le rythme est véloce. Le gore à la fois sporadique et terriblement efficace. Les scènes de sexe ont le bon goût de ne pas s'appesantir sur le public comme un fardeau. La réalisation de DWIGHT H. LITTLE, sans égaler celle de JOHN CARPENTER, marque sa différence en réduisant au minimum les plans en caméra subjective et en s'approchant au plus près de l'angoisse des  protagonistes, bien entendu exponentielle. Enfin, point essentiel dans un Halloween, Michael Myers n'a rien perdu de son pouvoir d'attraction.
Interprété par
GEORGE P.WILBUR, grand gaillard dont le mètre 89 ne passe pas inaperçu, le Père Fouettard d'Haddonfield se fait encore une fois remarquer par son magnétisme animal et son aptitude à mêler violence et subtilité, signature qui lui permet de varier les plaisirs sans jamais lasser, des traditionnels meurtres au couteau en passant par les électrocutions et les empalements, mais aussi les intrusions furtives.

Le surexcité SAM LOOMIS (DONALD PLEASENCE) saura-t-il mettre fin à sa croisade vengeresse ? Rien n'est moins sûr.

Malgré quelques grosses invraisemblances (les dons d'ubiquité du tueur sont extrapolés au-delà des limites raisonnables) et d'innombrables faux raccords (un plan nous dévoile un Michael Myers recouvert de mousse blanche alors que le jet d'extincteur ne l'atteindra que quelques secondes plus tard), on arpente les ruelles, les routes et même les toitures d'Haddonfield avec une joie non dissimulée, globalement satisfaits du travail accompli par la production.
Pour preuve, à la fin de la projection (marquée par un coup de théâtre réussi), on se surprend déjà à penser à la suite des réjouissances.

 

★★★☆☆

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Commentaires: 4
  • #1

    Raphaël (mercredi, 16 avril 2014 15:20)

    Bonne critique.
    En effet, Halloween 4 a bien plus de qualités que de défauts. Le retour de Myers fait du bien, on regretta cependant son allure de grande poupée, certes macabre, pas aussi inquiétante que dans les deux premiers, et quelques improbabilités. Comme tu le soulignes dans ta critique, cet opus est un slasher pur et dur, mais un slasher de (grande) qualité, avec des séquences très bien foutues (celle du cauchemar est brillante). Danielle Harris est parfaite et très attachante, tout comme Rachel. Et puis son ambiance est assez appréciable, notamment en toute fin. Non vraiment, pas tant de défauts que ça à lui reprocher, il se situe parfaitement dans la liste des films dont on ne peut ni dire du grand bien ni du mal. C'est un opus que j'aime beaucoup, mais j'ai étrangement souvent du mal à en parler... tout simplement parce qu'il fait bien son boulot en tant que séquelle.

  • #2

    Raphaël (mercredi, 16 avril 2014 15:28)

    Oups, je rectifie une phrase :
    On regrettera cependant son allure de grande poupée, certes macabre, mais pas aussi terrifiante que sa prestance dans les deux premiers, quelques improbabilités ainsi que pas mal de personnages plus agaçants et moins bien écrits que dans les précédents. *

  • #3

    Allan (vendredi, 18 avril 2014 00:11)

    Je suis d'accord avec toi? Je trouve ce quatrième opus plutôt pas mal et même terrifiant par moment (Myers est quand même inquiétant quand il apparaît d'on ne sait ou) et la qualité du montage est un élément clé (elle apporte beaucoup!). Cela dit, je trouve qu'il a mal vieilli. Dommage

  • #4

    Dariofulcio13 (mardi, 29 avril 2014 14:56)

    Personnellement je trouve que la saga a réellement commencé à péricliter à partir de cet "Halloween IV" marquant très artificiellement le retour d'une icône horrifique qui, d'incarnation du Mal à l'état pur, s'est muée ostensiblement en suppôt du Dieu Dollar.

    Il y'a néanmoins quelques belles qualités soulever dans ce film: déjà la présence de la petite Danielle Harris qui, comme tu le dit, impose de par son naturel et sa fraîcheur un personnage terriblement attachant et crédible supportant bien la comparaison avec la Laurie Strode originelle (pour une fois qu'un enfant devient supportable dans un film d'horreur ça mérite amplement d'être souligné). Ensuite le lien qui se construit entre Michael et sa nièce est un point plutôt bien vu bien qu'assez maladroitement amené avant le final qui renoue avec les thématiques du métrage de Carpenter (le coté "possession par le mal") ...Final qui, d'ailleurs a été gentiment pompé pour les besoins du cinquième "Vendredi 13" soit dit en passant.

    Hélas passé ces quelques ingrédients, "Halloween IV" brasse beaucoup de vent. Passé un générique magnifique qui promet beaucoup esthétiquement parlant, le long-métrage finit par adopter une mise en scène assez téléfilmesque ayant bien du mal à donner un cachet atmosphérique (outre des plans assez scolaires dans mes souvenirs, les décors font vraiment studio par moment...rien à voir avec ces quartiers fantômatiques ou ces couloirs médicaux oppressants que nous avaient servis les films précédents) et encore moins un dynamisme au récit (le montage étant gentiment mollasson).

    De même on a un mal fou à s'attacher aux protagonistes adultes (la demi-soeur de la gamine étant d'une fadeur exemplaire) et donc à s'intéresser à leurs sorts funestes expédiés au fil d'homicides peu imaginatifs et fades. Quand à Michael, le fait d'avoir miraculeusement recouvré la vue (il a peut-être un sonar comme les chauves-souris pour se diriger qui sait?) ne l'empêche pas d'avoir perdu de son charisme glaçant: il est certes toujours aussi imposant mais pâtit d'un masque de plastique cheap acheté à la droguerie du coin et d'un script le faisant se trouver à 2 endroits en même temps en dépit du bon sens...

    Bref tout ça pour dire qu'en dépit de son aura flatteuse (je sais qu'il fait parti des épisodes les plus appréciés par les fans de la franchise) je n'ai jamais vraiment aimé cet opus 4 que je trouve comme étant l'un des plus faibles de la série.