THE PROWLER

Un mystérieux GI revenu d'un passé que tout le monde voudrait oublier semble bien décidé à semer la mort dans une petite bourgade paisible. Qui se cache derrière ce sinistre masque ?

 

 

Réalisation : Joseph Zito
Scénario : Neal Barbera et Glenn Leopold

Photographie : João Fernandes

Musique : Richard Einhorn

Durée : 88 minutes

Production : Joseph Zito et David Streit

Date de sortie : 1981

Genre : Slasher

 

 

Vicky Dawson : Pam MacDonald, Christopher Goutman  : Deputé Mark London, Farley Granger : Sheriff George Fraser, Cindy Weintraub : Lisa, Lisa Dunsheath  : Sherry, Lawrence Tierney : Major Chatham, David Sederholm : Carl

MEURTRES À LA SAINT-VALENTIN, CARNAGE, VENDREDI 13 CHAPITRE 2, MASSACRES DANS LE TRAIN FANTÔME, HALLOWEEN 2,  THE PROWLER : l'année 1981 fut un très bon cru pour le slasher, genre alors au sommet de sa popularité.

Réalisé par le délicat JOSEPH ZITO (RAMBO 2 : LA MISSION, VENDREDI 13 CHAPITRE 4, INVASION U.S.A), The Prowler (aussi connu sous le nom ROSEMARY'S KILLER en Europe et en Australie) applique tous les codes du genre sans aucun génie.

Tous les ingrédients ayant forgé la légende de ce sous-genre du cinéma horrifique répondent à l'appel : la remise des diplômes, la silhouette menaçante d'un tueur venu en découdre avec toutes les personnes qui auront le malheur de croiser sa route, la réouverture de la grande fête de fin d'année après des années de suspension, les plans subjectifs dédaléens, les bruitages et les musiques stressants, les jump scares soigneusement éparpillés, et surtout, les fameuses scènes gores, devenues une institution depuis le premier VENDREDI 13 signé SEAN S. CUNNINGHAM.

C'est sur ce dernier point que The Prowler tient toutes ses promesses. D'une rare brutalité, le meurtrier (inquiétant dans ses vêtements de GI old school) nous offre quelques mises à mort transcendées par le génie macabre de l'un des maquilleurs et auteurs d'effets spéciaux les plus réputés de sa génération : TOM SAVINI. Un Tom Savini qui s'est surpassé pour proposer aux spectateurs quelques carnages dont lui seul a le secret.

On n'est pas prêt d'oublier les interminables coups de fourche asséné à une jeune femme (dont la caméra épouse les formes généreuses avec sensualité) qui ne demandait qu'à jouir des bienfaits d'une douche réparatrice. On n'est pas prêt d'oublier l'exécution au couteau d'une naïade venue se ressourcer dans une piscine qui deviendra bien involontairement sa tombe. Deux séquences d'anthologie qui, contrairement à certains petits copains de l'époque, n'ont pas été amoindries par les coupes de la censure, beaucoup moins regardante que d'ordinaire sur la violence graphique. Libéré, le sang coule comme jamais, souillant les corps, les visages et la pellicule avec une soif de pouvoir qui n'a d'égal que son désir de faire disparaître toutes traces de dignité humaine - les corps sont réduits en charpie après le passage du GI.

À côté de ces authentiques morceaux de bravoure gores, le scénario parait bien poussif pour ne pas dire insignifiant. Réduit au strict minimum, ce dernier se contente d’enchaîner les courses-poursuites nocturnes pantouflardes et les va-et-vient répétitifs (l'action se déroule dans un cadre très limité dont on a l'impression d'avoir fait le tour au bout de quelques minutes) sans jamais chercher à dépasser l'aspect mécanique trop souvent de mise dans le genre. D'où un sentiment pénible de lassitude qui nous assaille à mesure que le monstre revanchard sème les cadavres derrière lui.

Il y aurait également beaucoup de choses à reprocher à la grande révélation finale, laquelle glisse sur les motivations du tueur avec un je-m’en-foutisme assez stupéfiant. On ne saura donc que le minimum syndical sur la personnalité du vétéran de la Seconde Guerre mondiale et sur les raisons qui l'ont poussé à reprendre du service après le meurtre de son ex-petite amie en 1945. Dommage, mille fois dommage, mais il faut bien reconnaître que Joseph Zito n'a jamais été réputé pour ses talents de psychologue.

Ajoutons à ces déceptions une brochette de comédiens pas plus investis que ça (VICKY DAWSON n'est ni JAMIE LEE CURTIS ni même AMY STEEL ; FARLEY GRANGER, l'une des figures incontournables du cinéma hitchcockien n'a pas forcé son talent) et l'on obtient un second couteau du genre qui ne vaut que pour ses homicides gratinés et son ambiance parfois pesante.

 

★★☆☆☆

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